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Au Sujet de l'Artiste

Antoine DUC, né le 10 Avril 1932 à Valence, passe son enfance à Chambéry et fait ses études secondaires au lycée Champittey à Lausanne (Suisse).

En 1949, il entre aux Beaux-Arts de Grenoble où il étudie pendant 3 ans.

En 1953, avec J.-M. PINOT, Antoine DUC restaure l'église Saint Hugues en Chartreuse.

En 1954, Antoine DUC rencontre sa femme, peintre également, qui signe "Eugénie".

Antoine DUC effectue son service militaire pendant près de 3 ans. Rendu à la vie civile en 1957, Antoine DUC participe à plusieurs expositions de groupe, notamment "les Grands et les Jeunes d'aujourd'hui" -- "Salon de la jeune peinture" -- "Salon des Indépendants", à Caen, Amiens, Metz.

Il participe également à plusieurs expositions de groupe à l'étranger notamment: Angleterre - Allemagne - Suisse, etc.

En 1970, Antoine DUC expose à Yvoire (Savoie), puis à Gisors où il rencontre Dado avec lequel il se lie d'amitié.

1973: depuis cette date collabore avec la Galerie J .-C. Bellier.

De ses expositions particulières:

Galerie Jean-Claude Bellier- Paris

Galerie Van Dormael - Bruxelles

Château de Thoiry

Galerie Art Moderne Paris

Nombreuses expositions en France et à l'étranger, notamment: Belgique - Suisse - États-Unis - Allemagne - Venezuela.

 


Articles

"Le Dernier des Magiciens"

``Le cubisme a connu sa seconde géneration qui a tiré les ultimes conséquences de la révolution plastique de Picasso, Braque et Gris-et notamment dans la richesse de la palette--le surréalisme enregistre aujourd'hui la deuxième vague de ses createurs, qui généralement ne se réclament pas du mouvement mais rêvent sur les thèmes qu'un Tanguy, un Dali, un Ernst ont magistralement mis a jour, créant un monde onirique, somptueux et aux dimensions infinies.

Si Antoine Duc avait des maîtres il aurait choisi Jérome Bosch et Lautréamont, c'est-a-dire de l'inspiration la plus profonde, et c'est dire aussi qu'il ne craint pas d'affronter les plus grands.

Duc a beaucoup médité sur son art, dominant son métier comme un virtuose veut se rendre maître de sa main gauche afin d'en obtenir le maximum. Son amitié avec Dado l'a beaucoup marqué dans la façon de poser ses sujets, mais là encore il a su résister à toutes les influences pour ne conserver que les eléments qui servaient son prodigieux temperament de rêveur affame de mystère. Duc a, bien entendu, son bestiaire fantestique et ses mythes familiers, mais sa vertu essentielle est dans la force -l'élan-qui le pousse et son art de poser ses sujets sans fioritures et de livrer le coeur se son angoisse.

Il nous parle dans un merveilleux language des plages lointaines d'où il revient chargé des trésors de la nuit, escorté de ses monstres, dominé par les hautes obsessions dont nous sommes invités à déchiffrer le secret. Il nous développe le théatre de ses fantasmes comme un grand prêtre servant une messe noire. Je pense que pour lui le diable existe et les lois de l'ésotérisme sont souveraines. Sa palette elle-même a des vertus de soufre et des germes de l'enfer.

Les spécialistes--eh oui! le surréalisme a aussi paraît-il ses professionnels en poésie--lui reprochent peut-être son absence d'improvisation, son apparente soumission à la grande tradition de la peinture bien faite, ses sources nettement avouées. Je trouve au contraire que la "vérité" de Duc est dans cette qualité qu'il accorde au rapport du fond et de la forme. Il nous livre des pépites parfaitement serties et ses diamants n'en sont que plus beaux d'avoir été "travailles", confrontés avec ceux des grands sourciers du passé fabuleux du surréalisme. Je crois que ce mouvement--qui depuis la mort de Breton a cessé de militer--vient de trouver un nouveau grand pinceau pour chanter les trésors des grottes sousmarines qui sont désormais livrées aux puissances de notre imagination.

Duc est un des princes de la relève surréaliste, n'en doutons pas. Et sa poétique n'a pas fini de nous enchanter. Créateur à part entière, attendons de lui qu'il nous ouvre de nouvelles portes de la magie dont il est le dernier et le plus doué des sorciers.``

-- Andre Parinaud.

 
"DUC: l'insoumission aux apparences"

 ``Duc est un peintre, un prince des ténébres qui peint dans cette tour d'ivoire pour mieux exprimer cette "extérieurisation" (titre d'une de ses toiles) où quelque planète éclate sur fond noir.

Car il y a de la nuit dans les mystères de Duc.

Chaque oeuvre pose une interrogation par sa situation des êtres dans le bizarre, en mésalliance avec la réalité.

Avec un code chromatique sévère, une technique admirable, un dessin ciselé qu'Ucello n'aurait pas renié, une monochromie presque permanente, Duc étonne et émervoille tant par sa qualité technique que par son imagination de visionnaire.

Cette aridité du trait et cette rigueur de la pensée pour aller "au-delà" des choses sont elles-mêmes symboliques de ce grand talent.``

-- Guy VIGNOHT